Impact thermique positif des bassins et fontaines en milieu urbain
Le changement climatique global est une réalité. Dans ce contexte l’aménagement urbain doit s’adapter à une nouvelle réalité et anticiper les changements qui découlent de ces évolutions. Ces changements affectent directement le micro climats des villes, notamment à travers le phénomène appelé îlot de chaleur urbain.
Le principe est le suivant : La ville minérale capte le rayonnement solaire et emmagasine la chaleur.
J’ai été particulièrement frappé par ce phénomène lors d’un voyage à Doha, au Qatar au mois de Juillet : la nuit les revêtements de sols rejettent la chaleur et sont brulants !
La présence de l’eau modère le climat urbain. L’eau des bassins et fontaines peut être un outil intéressant pour diminuer ce phénomène.
Pouvoir d’inertie thermique des bassins et fontaines
L’eau d’un bassin ou d’un miroir d’eau qui a une eau plus fraiche que la température extérieure est capable de stocker de la chaleur prélevée à l’air ambiant et de l’évacuer. Une zone de fraicheur se forme ainsi à la surface de l’eau ainsi que sur les pourtours du bassin. Ce phénomène est particulièrement intéressant dans une configuration de fontaine sèche ou bien de miroir d’eau. Dans ces deux cas de figures le public peu pénétrer sur l’emprise de la fontaine et profiter au maximum du halo de fraicheur que l’eau génère.
Evaporation
L’eau du bassin va participer au refroidissement de l’air par évaporation. L’évaporation est le phénomène physique de transformation de l’eau liquide en vapeur d’eau, l’évaporation consomme l’énergie et donc prélève de la chaleur dans l’environnement. L’effet induit de refroidissement se constate dès qu’il y a aspersion d’eau sur l’espace public.
La thermographie infrarouge et la modélisation permettent de visualiser l’impact positif de l’eau qui s’écoule ou bien qui est aspergée sur une surface minérale.
En milieu urbain, une zone arrosée ou bien un écoulement d’eau de type canal, peut faire baisser la température de surface d’une dizaine de degrés.
Un autre outil du fontainier particulièrement efficace pour rafraichir l’air ambiant est la brumisation.
Ce procédé consiste à transformer l’eau en microgoutelettes en travaillant à haute pression (autour de 100 bars). La sensation de fraicheur que l’on arrive à reproduire avec ce procédé est similaire à la fraicheur que l’on peut ressentir sous une cascade.
La brumisation est très gourmande en chaleur, l’absorption de calories provoque un effet rafraichissant automatique dès la mise en route du système.
Certaines villes ont mis en place des projets pilotes (notamment à Lyon) qui consistent à mouiller la chaussée avec des systèmes d’arrosage automatiques. Cependant afin de couvrir tout risque sanitaire ces tests sont réalisés avec de l’eau potable, ce qui est finalement le principe des fontaines sèches…
En tous cas, cela mérite réflexion, il y a certainement un champ de travail à explorer. La mise en place de systèmes hybrides paraît une évidence. L’eau ludique et ornementale peut se mélanger à une eau plus « technique » (récupération des eaux de pluies) afin d’améliorer le confort des habitants et de réduire l’effet d’îlot de chaleur.
Bibliograhie
Cahier de l’apur « Les îlos de chaleur urbains à Paris – Décembre 2012
Veille documentaire - Fiches « Qualité Environnementale ». OB01_ACT002_FT002 Phenomenes Ilot de Chaleur urbain_V2010 01 22
Le grand Lyon Plan Climat Energie Territorial
Centre d’échanges et de ressources pour la qualité environnementale des bâtiments et des aménagements en Rhône-Alpes « ilot de chaleur et confort en ville : Comment agir ?